270                MEMOIRES DE PIERRB DE LESTOILE.
des maisons des politiques, les aiant nommés comme les plus propres à cela : les crocheteus s'en sentans of­fensés, dressèrent.une plaisante.lettre (ou leur conseil pour eux.) qu'ils adressèrent à M. de Cueilli, et l'affi­chèrent à toutes les portes de son eglise, et en divers endroits et quartiers de la ville; de laquelle la teneur s'ensuit :
« Monsieur de illi, nous trouvons fort estrange qu'en continuant vos fausses prédications, de vous vou­loir aider de nous pouf assassiner et voler tant de gens de bien et d'honneur. Encores que soions pauvres gens et simples, si est-ce que nous sçavons fort bien que les commandemens de Dieu sont au contraire, desquels vous ne pars point en vos prédications. Qui vous croiroit, ce seroit prendre le chemin de gaingner pa­radis par escalade, comme vos quatre martyrs du Lou­vre, qui font la cuisine en enfer en vous attendant, et vos confreres. Voiles fruits et recompenses de vos pensions d'Hespagne pour trahir vostre patrie et y plan­ter toutes sortes de religions, et les escrouelles comme en Flandres. Partant, ne faites estat de nous en vos assemblées de sabbats et meschantes factions.
« Nous vous estrenerons au premier jour de l'an d'un chapperon vert.
« Vos bons amis, en faisant mieux,
« les Crocheteus. »
En ce mois d'aoust, les bruits d'une paix qui se prat-tiquoit, au moien des voiiages du cardinal de Gondi et du marquis de Pisani à Romme, servoient de coulis et restaurans à beaucoup de pauvre peuple de Paris, tant atténué et necessiteus qu'il n'en pouvoit,plus.
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